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Artikel: Alterszuordung
Galerie Peter Herrmann
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Die mit Abstand dümmste Korrespondenz hatten wir mit Herr Reginald Groux von der Pariser Galerie Noir d'Ivoir. Zu Ihrer Erheiterung einige Auszüge. (wird in Kürze ins Deutsche übersetzt)

engl/fr.
Mr. Hermann

.....I hope you forward this mail to Austria, Germany and Switzerland as you decided to do for the previous ones.

R. Groux

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Von: groux.reg@free.fr
Betreff: Benin bronzes
Datum: 5. Februar 2007 09:51:08 GMT+01:00

Cher Monsieur,

Je n'ai pas compris votre mail rédigé en allemand, mais je peux cependant en deviner le sens. J'ai pris connaissance, sur votre publicité internet, des certificats de datation établis, semble t-il par le laboratoire Kottala. Vous devez savoir plusieurs choses :

Tout d'abord, mon épouse et moi-même appartenons à la Compagnie Nationale des Experts. Je suis spécialisé en archéologie et ivoires africains, mon épouse est spécialisée en bronzes africains et bijoux ethnographiques. J'ai ans 35 ans d'expérience et ma femme 30 ans de pratique, souvent sur le terrain, en Afrique.Nous avons la réputation d'être des marchands sérieux et compétents, et cela n'est pas à mettre en doute.

Dans mon activité d'expert, on me présente souvent des bronzes du Benin, achetés en Afrique, ou à des revendeurs africains. C'est donc un sujet que je connais bien.

Il faut d'abord savoir que les bronzes du Benin authentiques proviennent tous du palais du roi du Bénin, pillé par les troupes anglaises du général Pitt-Rivers en 1898. Toutes les plaques du palais ont été démontées et vendues à cette époque. Même chose pour les têtes et tous les autres objets qui se trouvaient dans le palais royal. On ne peut pas affirmer à 100% que rien n'a échappé au pillage, mais les chances sont très minimes. C'est pour cette raison que presques tous les objets du Bénin dans le commerce ont de vieilles provenances et que l'on peut en retracer l'histoire, à quelques rares exception près.

Voici donc mes commentaires :

D'abord, je peux me rendre compte, même sur photographie, que le style et la patine ne correspondent pas à ce que l'on trouve sur les objets authentiques. Je me rends compte également que les objets que vous présentez sont tout à fait identiques à tous les faux que je rencontre dans mon activité d'expert. Je n'ai aucun doute sur ce point, car le style ne peut pas mentir. Je pense que tous les faux en circulation viennent du même atelier, et je suis certain que l'on peut s'en procurer facilement en Afrique pour un prix très modique, car les gens me communiquent parfois leur prix d'achat au moment de l'expertise.

Il en est de même pour les objets soi-disant Ifé.

Vous devez réaliser que presque tous les objets que vous présentez sont des copies de pièces existantes réputées importantes. Pour établir un parrallèle facile à comprendre, c'est un peu comme si vous présentiez un ensemble de vingt ou trente "vierges à l'enfant" d'époque médiévale toutes de provenance inconnue (sans pedigree), toutes ressemblant aux modèles les plus rares et les plus admirés dans les plus grans musées, qui présenteraient toutes des défauts stylistiques importants, qui seraient sculptés dans un bois non conforme, qui ne seraient pas recouvertes des bonnes couleurs et qui n'auraient pas les bonnes usures aux bons endroits. Je pense qu'avec des vierges d'époque romane, vous auriez de grands doutes. Si l'on connaît mal l'Afrique, son histoire, et le circuit des objets faux, il est assez facile de se laisser abuser. On pense qu'il peut encore y avoir des trésors cachés. Si cela arrive, c'est l'exception. En général, il y a toujours une histoire solide qui explique la provenance du trésor, mais c'est toujours une histoire africaine, invérifiable, et qui repose uniquement sur la confiance. Votre "trésor" du Bénin s'est déjà vendu des dizaines de fois un peu partout dans le monde !

En deuxième lieu, je m'étonne de voir des certificats de thermoluminescence établi pour des objets en bronze : la thermoluminescence ne s'applique que sur la terre cuite. Cela est possible dans de rares cas, lorsque l'objet en métal est creux et qu'il contient encore le noyau en terre cuite ayant servi à sa fabrication qui, lui, est datable. Cependant, j'ai déjà vu des noyaux anciens récupérés sur de vieux objets, que l'on avait réintroduit dans des parties creuses d'objets neufs à tester pour obtenir une datation ancienne. On ne peut pas tester l'âge d'un bronze. On peut tester sa composition chimique et sa patine par des moyens scientifiques. Il arrive parfois que le bronze soit récupéré sur des objets anciens qui sont de peu de valeur commerciale (bracelets, objets usuels abîmés, etc.) pour être refondu, mais je crois que ce n'est pas le cas pour les votres. Les bonzes authentiques sont tous constitués d'alliages qui excluent certains composants que l'on ne trouve que dans le bronze de fabrication postérieure au 18° siècle, souvent d'importation anglaise. Pour vos objets, une analyse de la composition de l'alliage serait sans doute déterminante. Même chose pour la patine, qui, lorsqu'elle est forcée avec des produits chimiques peut être révéle sans aucun doute possible par des laboratoires sérieux. Dernière remarque : si l'on peut trouver un noyau en terre cuite à l'intérieur d'un personnage, il n'y a aucune raison d'en trouver sur des plaques ou tout autre objet plat (pendentif par exemple). Si on vous a dit qu'il y avait un noyau pour faire une analyse, c'est qu'il a été mis intentionnellement dans le but de tromper.

Le troisième point concerne le caractère sérieux du laboratoire qui a effectué les tests. Je mesure l'importance de mes propos, et vous prendrez conscience, je l'espère, de mon degré d'implication dans ce dossier où je n'ai rien à gagner.

Je dois vous dire que - en tant qu'expert - je vois assez souvent des objets testés par le laboratoire Kottala. Si l'on vient me consuter, c'est que l'on a pourtant un doute malgré le certificat. Dans la majorité des cas, ce sont des faux incontestables ou des remontages (bronzes ou terres cuites) auquels le laboratoire Kottala trouve des dates vieilles de plusieurs siècles ! Au point que lorsque l'on vient me voir avec un "certificat Kottala", je suis presque certain de trouver un objet qui pose un problème d'authenticité ou d'intégrité. En France, j'ai souvent entendu dire, dans les milieux professionnels sérieux, que Monsieur Kottala est un "marchand de certificats" avant d'être un laboratoire d'analyse scientifique. Il est difficile de s'expliquer de quelle façon de si nombreux objets qui sont des faux grossiers peuvent donner des âges aussi anciens. Le problème se manifeste si souvent que j'ai peine à croire à de l'incompétence. Je n'irai pas, comme l'on fait certains, dire que Monsieur Kottala a des intérêts avec des groupes de faussaires, mais la question se pose de savoir comment un professionnel, qui prétend faire des tests scientifiques, peut obtenir des résultats abérrants de façon si souvent répétée. On se demande également comment Monsieur Kottala peut croire un seul instant que l'on peut trouver un noyau au dos d'un bronze du Benin plat qui, normalement, présente un creux ouvert, comme un "repoussé". Je n'ai pas d'explication à ce phénomène, mais je suis certain que vous en trouverez une, en étudiant la question de près...

Je pourrai dire encore beaucoup de choses, sur vos bronzes, sur la qualité des analyses de certains laboratoires prétendument scientifiques, sur le marché des faux... C'est mon métier que de savoir tout cela. Mais je crois que je vous en ai déjà beaucoup dit.

Les informations que je vous communique ne sont pas une expertise. Il ne s'agit que d'un avis préalable, donné en toute sincérité au mieux de mes connaissances, à titre gratuit, fondé sur mon expérience et ma bonne connaissance du marché et des objets. Je ne vous autorise pas à transmettre ce mail à Monsieur Kottala ou à quiconque suceptible de lui transmettre, sauf si vous décidez de me confier la responsabilité de l'expertise d'une ou plusieurs pièces. Si vous avez engagé des sommes importantes que vous pouvez récupérer, cela en vaut la peine. Si vous avez acheté ces pièces à un revendeur africain (ce sont eux, particulièrement les Camerounais et les Nigérians qui trustent le marché des faux bronzes du Benin), vous avez perdu votre argent. La seule solution, si ces pièces ont été achetées officiellement, serait de faire porter la responsablilité au laboratoire, à condition que les pièces aient été achetées après avoir été testées et non avant. Dans ce dernier cas, c'est une procédure en justice, longue, coûteuse, mais pour laquelle vous êtes certain de gagner.

J'espère que vous réalisez que je vous rends un grand service en vous mettant en garde et en vous évitant d'avoir à rembourser des clients mécontents dans le futur.
Je ne vous connais pas, et je n'ai aucun moyen de savoir si vous êtes honnête ou si vous êtes complice. Dans le premier cas, je vous conseille de retirer ces objets de votre site internet, au risque de ruiner votre réputation. Dans le deuxième cas, vous ne pourrez pas dire que vous n'étiez pas prévenu si un problème survient plus tard. Dans les deux cas, je n'aurai pas travaillé tout à fait inutilement.

PS : Etes-vous certain que les certificats de TL ont bien été établi par Kottala ? Il y a déjà eu une histoire de faux certificats en Amérique, il y a quelques années.

Cordialement,

Reginald GROUX


Membre du Syndicat National des Antiquaires
Membre de la Compagnie Nationale des Experts


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Von: groux.reg@free.fr
Betreff: Re: Bronzes from Ife and Benin
Datum: 5. Februar 2007 15:59:16 GMT+01:00

Dear Sir,

Your answer clearly indicates on which side you stand. I just want you to be sure that if your client wants to go to justice, he will find lots of people willing to help stopping that fake market that florishes in Germany, on Nok, Ife, Benin, and more recently on Gabon pieces in Heidelberg. Be sure I'll be the first to help and be sure I'll give you the hell of a hard time.

Reginald GROUX


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Von: info@primitive-art.com
Betreff: HERMANN Re: TL versus Metalanalyses | Benin-Bronzes
Datum: 7. Januar 2009 18:33:10 GMT+01:00

Monsieur,

Je pense que cet article a été écrit dans le seul but d'aider le cartel des vendeurs de faux bronzes antiques du Nigeria à continuer ses activités. Tant d'informations "scientifiques" pour prouver que la science ne peut rien prouver ! Vous rendez-vous compte que cet article est déjà un demi-aveu en soi ? Cela me ferait hurler de rire si le sujet n'était pas si sérieux. Dans ma jeunesse j'avais travaillé pour Henri Kamer qui avait rédigé un article sur l'authenticité de l'art africain, (paru dans Arts d'Afrique Noire) à l'époque où P. Tishman lui faisait un procès. Je m'y connais donc un peu en matière de manipulation de l'information. Vous n'êtes ni le premier ni le dernier : les mots changent, mais le fond reste le même.

Est-ce à dire que les ennuis commencent pour vous ?

Pour votre information, le très sérieux Syndicat National des Antiquaires, en France (organisateur de la Biennale) a fait savoir qu'il n'accepte plus les tests de hermoluminescences comme preuve suffisante de l'authenticité d'un objet d'art. J'aurais beaucoup de commentaires à faire sur votre article, mais je crains d'avoir déjà perdu trop de temps avec vous. Je tenais à vous répondre pour que vous ne puissiez pas interpréter mon silence comme l'acceptation tacite de votre article qui conteste les résultats de preuves scientifiques, que vous redoutez sans doute à juste titre.

Vous avez beau vous battre, la science vous rattrapera un jour. Etre à ce point loin de la vérité dépasse l'entendement. J'espère pour vous que vous êtes un véritable escroc, car si vous étiez sincère cela serait encore pire !


Reginald GROUX


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